Et si TX Groupe faisait payer à Tamedia l’intégration de Clear Channel Suisse ?
Ce n’est pas pour rien que Christine Gabella, directrice Suisse romande chez Tamedia n’a pas assisté mardi 19 septembre au Forum des médias. Dans la vidéo de lancement de cette conférence, elle annonçait déjà la couleur « 2023 est une très mauvaise années pour la presse romande ». Point de surprise donc lorsque l’on apprenait, mercredi, la suppression de 28 postes sur 247 collaborateurs en Suisse romande, soit une « économie » de CHF 3,5 millions. Et jeudi, la fermeture d’une vingtaine de postes en Suisse alémanique.
L’hypothèse : baisse des revenus publicitaires
Fort à propos, une table-ronde avait été dédiée, mardi, à la question de la baisse des investissements publicitaires en Suisse romande. Lors de ce débat, il a été clairement expliqué que la publicité nationale a fortement baissé cette année, alors que celle régionale se tient encore pour autant que l’on propose des formats innovants. La disparition du Crédit Suisse et la baisse des dépenses publicitaires de l’UBS (ndlr : difficile de continuer à communiquer dans ce contexte) est un coût très dur pour la presse écrite qui avait l’habitude de vendre des pleines pages à ces deux établissements bancaires.
Alors que Tiphaine Arthur, directrice communication et marketing de la RTS, rappelait lors de cette conférence que le groupe SSR mutualise les revenus publicitaires (les revenus publicitaires de SRF sont plus élevés que ceux de la RTS et RSI), on comprend qu’il n’en est rien chez TX Group. Et pourtant ce groupe média a annoncé une croissance de 3,3% de son chiffre d’affaires consolidé à la mi-2023. Mais il est vrai que le rachat de Clear Channel Suisse a faussé les résultats et que le chiffre d’affaires organique a baissé de 2,4%. Tout va se jouer au second semestre !
Et cette intégration, ne saurait occulter les données affinées à mi-exercice en ce qui concerne le volume publicitaire pour les différentes branches du groupe. Ainsi Tamedia accuse une baisse de -2,2% lors de ses revenus publicitaires au premier semestre 2023. Là, où les revenus publicitaires pour 20 Minutes affichent qu’une croissance de 2,7 %. Goldbach reste à part puisque la régie affiche d’excellents chiffres (+31,2%) à la faveur de l’intégration de Clear Channel Suisse. Conclusion : Tamedia est le « maillon faible ».
L’hypothèse : garder une masse salariale stable
Rien de catastrophique. Un réajustement aurait pu se faire début 2024. Pourquoi agir si vite ? Une explication pourrait provenir de l’évolution du nombre d’employés. Le rachat de Clear Channel Suisse a généré une augmentation de 20,9 % des collaborateurs (on est passé de 661 à 799 employés). Difficile de procéder immédiatement à des licenciements. Ils viendront certainement puisque Neo Advertising et cet afficheur font le même métier. Mais dans cet intervalle, l’augmentation de la masse salariale aura certainement un impact négatif sur les résultats du groupe fin 2023. Les rédactions de Tamedia sont une variable d’ajustement dans un contexte de développement de l’IA qui est en train de générer une nouvelle révolution dans la production de contenu.
A suivre….